25/05/2011

Generation gap


Aujourd'hui je suis retournée au Musée Guimet, spécialisé dans les arts asiatiques. C'est pour ça qu'il y a d'ailleurs en ce moment une série d'expositions, "saison indienne", qui propose de nombreuses visites guidées sur différents thèmes, des spectacles de danses et quelques projections. Avec Cécile et mon copain chinois de prépa, on a vu un documentaire sur la diaspora juive en Inde, ce dont je n'avais jamais entendu parlé. Outre le fait que le docu était bien fait et montrait avec pertinence une réalité qui tend à s'effacer, ce qui m'a certainement le plus plu était la présence de toutes ces personnes dans l'auditorium. C'est bête, mais ce n'est que dans ces moments-là que je me dis que, oui, je suis fière d'être indienne.

Car dans la vraie vie, ce n'est pas rose tous les jours. J'ai longtemps vu cette partie de moi comme un handicap, comme si le fait d'être indienne, d'origine, - et donc implicitement d'être de couleur foncée (caramel au beurre salé pour être plus précise), fille d'immigrés et aussi musulmane - allait me fermer de nombreuses portes. Comme si je devais davantage me battre pour prouver que j'étais comme les autres. Aujourd'hui, surtout en vue des entretiens que je prépare pour les oraux de ces écoles que j'aspire tant, le ton change. Je me vends principalement selon ce profil, en pensant que l'Inde plaît à beaucoup, et surtout parce qu'il s'agit d'un pays émergent (qui dominera le monde, un jour, mouahahah), qui prend de plus en plus d'importance économiquement parlant.

Pourtant, je sens que cette partie de moi va constituer, et ce, pour longtemps, un frein à mes habitudes de vie. Habitudes qui sont à des années lumières de celles de mes parents. Même si leur mariage n'était pas arrangé, il n'en est pas de même pour le reste de ma famille. Des oncles éloignés arrangent encore des mariages à leurs filles, à peine majeures, à des Indiens qu'elles ne verront pour la plupart que le jour J. Beaucoup d'entre elles sont alors coincées au foyer, ayant pour la plupart fait des études "pour rien", puisque qui dit mariage, dit enfant, etc...

Moi, je ne me vois pas du tout comme ça. Et c'est pour ça que j'ai l'impression de mener une double vie. D'un côté, je suis la fille typée indienne qui obéit à ses parents. De l'autre, j'aspire à de nombreux projets qui tendent à m'éloigner de ce monde, parfois bien trop contraignant. Des voyages, un appart', une vie de couple. Ce que mes parents ignorent totalement. Et ce qui fait que l'on a de plus en plus de mal à s'entendre. A communiquer. Même s'ils sont, parfois, ouverts, je me demande sincèrement comment est-ce que je vais finir. Ce que pourrait penser ma grand-mère hyper conservatrice de la belle tête de mon copain. D'un hypothétique mariage, en Inde, à la mairie, les deux? De la rencontre de mon éducation, bien trop légère, musulmane et les interdits qui vont avec, avec celle de mon copain. Bien trop de questions pour un tel mélange culturel...
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3 commentaires:

Telma a dit…

Ce que je vais dire est nul et plus que banal mais ça me fait penser à Joue-là comme Beckham (cliché par excellence), je pense que c'est à tes parents de comprendre que tu as d'autres aspirations que celles qui ont été les leurs. En fait, je ne sais pas si c'est une question de culture (indienne versus française), en fait c'est peut-être simplement une question de génération.

Alison a dit…

Les parents devraient comprendre que les mentalités changent, quelque soit les origines... :) Bon maintenant, c'est plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens...

Coccinelle a dit…

Ta peau elle est couleur caca (parce que tu t'es badigeonné avec) xD
Sinon, l e documentaire était vraiment trop bien, merci de m'y avoir emmené =)
Et t'inquiète pas pour l'avenir, les choses fond se tasser, surtout si t'arrive à partir l'année prochaine, ce sera plus facile et en tout cas on sera toujours tous là pour toi =) Et au pire je t’héberge dans mon grenier on sera de vrai soeurs comme ça <3